Petit Rien et Grand Tout
Petit Rien et Grand Tout sont copains. Petit Rien connaît tout sur les bidules, les étoiles et les machins. Grand Tout, lui, apporte toujours de petits riens qui vous mettent de bonne humeur. Mais aujourd’hui, Petit Rien n’explique pas bien et Grand Tout n’a rien dans ses poches...
Versions
Petit Rien et Grand Tout | ISBN : 978-2-37515-144-0 | 18,00 € | ||
Petit Rien et Grand Tout | ISBN : 978-2-37515-145-7 | 36,00 € |
Onglets livre
Petit Rien L’entretien avec Audrey Calleja |
Petit Rien et Grand Tout est une histoire d’amitié où l’on apprend que l’on peut se surprendre même si l’on se connait par cœur. Qu’est-ce qui t’a donné envie d’illustrer le texte de Christos ?
Les petits plaisirs et bonheurs du quotidien sont des thèmes que j’affectionne particulièrement. Cette belle amitié, en toute simplicité, mais également en fantaisie m’a tout de suite touchée et inspirée.
Tu dessines souvent des enfants. Là, c’est différent…
J’avais envie d’explorer d’autres représentations et trouvais que cette histoire se prêtait à cette envie de dessiner des animaux personnifiés. Questionner les expressions, les proportions, la manière d’habiller un singe et un lapin a été un nouveau terrain de jeu graphique.
Tu utilises du feutre dans ce livre. Pourquoi ? As-tu l’habitude d’utiliser cette technique ?
J’utilise déjà le feutre dans mes illustrations, mais plutôt par touche. J’apprécie les techniques mixtes, car cela permet d’adapter un effet visuel en fonction du propos véhiculé par le récit. Habituellement, le crayon de couleur est la technique principale dans mes illustrations. L’envie de s’essayer à de nouvelles approches en modifiant certaines manières de faire est toujours motivante dans la création. Les habitudes diffèrent, le geste est à adapter, de nouvelles solutions visuelles sont à chercher… Et bien évidemment, l’énergie du feutre et son contraste affirmé correspondaient à l’énergie de ce duo intrépide.
L’étape des croquis des personnages est cruciale. Si Petit Rien a vite fait l’unanimité, Grand Tout a été plus long à poser.
Dans le travail de création, il y a toujours une part d’intuition. Celle qui permet de faire des trouvailles rapidement, car notre imagination, culture et envie du moment permettent de trouver une réponse assez immédiate. Mais cela ne suffit pas pour construire un projet dans son intégralité, il y a toujours des éléments à dessiner qui nécessitent un temps de recherche plus long, des pistes à approfondir et à diversifier.
L’ensemble des choix formels et esthétiques sont pensés et réfléchis, c’est important que ce qui est dessiné ait du sens. Petit Rien sait tout sur tout, je l’ai imaginé malin comme un singe. À partir de là, j’ai travaillé le personnage et ses caractéristiques inspirées par l’animal.
Grand Tout, il est vrai, a nécessité plusieurs essais pour devenir ce qu’il est dans le livre. Au début, je l’avais imaginé sous les traits d’un chien, ayant du flair, mais aussi de la fantaisie, car il a toujours des trucs et des bidules qui lui permettent de raconter des histoires. Mais les formes ne convainquaient pas, malgré de belles oreilles tombantes, un pelage frisé, un museau court ou long… Parfois, cela ne s’explique pas, c’est une alchimie entre un effet visuel, un coup de crayon et un ressenti.
Au final, Grand tout existait déjà et attendait sur une page griffonnée, accrochée au mur de mon atelier. À chaque nouveau projet, j’ai plaisir et besoin de me plonger dans mes carnets de croquis pour regarder ce que j’ai imaginé hors projet, comme pour me nourrir et m’inspirer de notes prises au quotidien. Je glane toujours ici et là un élément pour construire ou compléter une envie en chantier. C’est comme cela qu’un Grand Tout, lapin rêveur et sensible, est apparu. J’aime travailler à la croisée de la conscience et de l’inconscient, entre notes personnelles et besoins pour un projet. Le tout est de se positionner et de faire des choix dans l’intérêt du projet.
Plus généralement, le texte a-t-il été difficile à mettre en images ?
Le texte est peu descriptif et relativement ouvert, en ce sens le travail d’interprétation offrait une grande liberté, mais le rendait également difficile. Les illustrations allaient venir compléter la narration en plus de lui donner une identité visuelle. Il y a toujours des idées et des pages qui viennent à l’esprit plus facilement que d’autres. Pour ce projet, je l’ai pensé pendant plusieurs semaines afin de m’imprégner de son essence. En parallèle, je note des intentions et réalise des esquisses sur des feuilles, dans mes carnets… Puis grâce à cette matière, j’ai réalisé le chemin de fer qui est venu de manière assez évidente. Ce qui a demandé de la réflexion était d’imaginer le « bidule », car le texte ne donnait pas de détails à ce sujet. En fonction de ce que j’allais dessiner, le dessin apporterait la réponse au texte. J’ai imaginé un objet modulable qui pouvait laisser place à une interrogation lors de sa découverte, mais qui pouvait continuer à accompagner cette belle imagination que porte le récit. |
La musique choisie par benjamins media pour la mise en forme sonore de l’histoire fait écho à tes petits bouts de bois disséminés dans l’album. Comment juges-tu le rapport texte/image/son ?
Le livre sonore propose une nouvelle dimension à l’histoire. Les narrations se complètent et permettent au lecteur, en fonction de son âge et de la capacité à lire seul ou en lecture accompagnée, d’avoir plusieurs points d’entrée dans l’histoire, sa compréhension et son interprétation.
Tout comme dans notre processus de création, où le texte de Christos et la magie des petits objets à hauteur d’enfants m’ont inspiré des petits bouts de bois, qui ont à leur tour inspiré la création sonore.
C’est la deuxième fois que tu travailles avec benjamins media. La première fois, c’était pour illustrer C’est la petite bête qui monte d’Elsa Devernois. Quelles ont été les différences entre les deux projets ?
Ces deux collaborations avec benjamins média sont très enrichissantes, car les textes proposaient des approches créatives relativement différentes. C’est la petite bête qui monte est inspiré d’une comptine populaire. De ce fait, en plus d’être au service du texte d’Elsa Devernois, je devais également tenir compte dans une certaine mesure de l’imaginaire collectif pour tisser ce lien avec la référence évoquée.
C’est la petite bête qui monte, de par son sujet, propose un parcours ludique et chatouillé sur le corps afin de mieux le découvrir. Ce qui donne un certain nombre d’informations pour l’illustration sur la situation et l’action au fil des pages.
À quand un projet texte et images de toi chez benjamins media ?
Après avoir collaboré sur différents projets d’albums en tant qu’illustratrice ces dernières années, j’ai repris depuis peu le chemin de l’écriture et travaille actuellement sur des histoires qui étaient en sommeil dans mes tiroirs. Cette question tombe donc très bien !